Les créations d’entreprises ont été moins nombreuses en janvier, indique le dernier pointage de l’Insee. Ce recul important (-7,6%) s’explique par la désaffection relative des demandes en statut d’auto-entrepreneur.
Depuis des années, la dynamique d’adhésions au statut simplifié d’auto-entreprise dope les statistiques de la création d’entreprise. Si bien qu’au moindre « creux », la courbe globale s’en ressent et pique mécaniquement du nez. Ce fut le cas en janvier. Le nombre de nouveaux auto-entrepreneurs est tombé à 20 200, après 24 200 en décembre. On peut parler d’une chute (-16,6%) même si le niveau d’inscriptions reste élevé et représente encore 51% d’un total qui s’élève à 43 200, tous statuts confondus.
En comptabilisant les auto-entrepreneurs, le bilan s’affiche en baisse de -7,8% (source Insee). En les excluant des statistiques, le flux se maintient et augmente même légèrement (+1,2%). Preuve que les calculs et les recensements ne suffisent pas à déchiffrer la réalité : on crée encore beaucoup d’entreprises en France, beaucoup plus qu’il y a dix ans, époque à laquelle l’auto-entrepreneur n’existait pas. De plus, janvier est rarement un mois propice aux initiatives entrepreneuriales : le marché de l’emploi est, souvent, plus favorable parce que les entreprises redémarrent leur budget et disposent de fonds pour embaucher. Or, on le sait, beaucoup de chômeurs de longue durée tentent de renouer avec le marché du travail en s’appuyant sur le statut d’auto-entrepreneur, faute de décrocher des contrats dans le circuit salarial.
Beaucoup d’entrepreneurs se lancent dans les services aux entreprises (conseil ou soutien) (9 530 immatriculations en janvier, après 9 987 en décembre et 9 719 en novembre). Arrive ensuite le petit commerce (8 094 créations) et la construction (5 602).