Jean-Charles Taugourdeau et Fabrice Verdier, les deux députés chargés de tirer un bilan des dispositifs d’aide à la création d’entreprise, proposent de rendre obligatoire un accompagnement en contrepartie du versement de subventions publiques.
Mieux vaut être seuls que mal accompagnés. Le proverbe ne s’applique pas aux créateurs d’entreprise. Les chiffres attestent qu’un projet mal ficelé, mal préparé, a peu de chance de réussite : une entreprise sur trois ne franchit pas le seuil fatidique des trois ans d’existence, et une sur deux disparaît au bout de cinq.
Encourager la création d’entreprise
Il faut dire que rien n’oblige aujourd’hui les créateurs d’entreprise à solliciter l’appui d’un dispositif d’accompagnement pour se lancer, et encore moins pour se développer, et cela même lorsqu’ils bénéficient d’aides financières publiques pour concrétiser leur projet.
Pour stopper le gâchis, Jean-Charles Taugourdeau (UMP) et Fabrice Verdier (PS), les deux députés chargés de passer en revue les dispositifs d’aide à la création d’entreprise, proposent, entre bien d’autres pistes, de « rendre l‘accompagnement obligatoire », en « subordonnant le bénéfice de tout avantage public au suivi d’un accompagnement par le porteur de projet ou créateur d’entreprise » soulignent-ils dans leur rapport.
L’objectif est bien d’encourager la création d’entreprise, à l’instar de la dynamique créée par le statut d’auto-entrepreneur, mais surtout en sorte que le soutiens publics ciblent davantage les projets à plus fort potentiel et susceptibles de créer des emplois.
Le mois dernier, la Cour des Comptes avait rendu un rapport qui pointait le manque d’efficacité de l’ensemble des dispositifs, présenté comme un « millefeuilles illisible » en raison d’un manque évident de coordination. Les Sages préconisaient notamment un meilleur ciblage des aides publiques, aujourd’hui majoritairement accordées aux demandeurs d’emploi qui souhaitent porter un projet de création d’entreprise, et un pilotage au niveau des Préfectures de Région.
Option « création d’entreprise » au baccalauréat
Le rapport Taugourdeau/Verdier propose une série de mesures destinées à renforcer l’accompagnement, diffuser et encourager l’esprit d’entreprendre et développer des outils comme les prêts d’honneurs :
Parmi les pistes évoquées : le transfert des crédits affectés au dispositif Nacre vers le financement des prêts d’honneur et des prestations d’accompagnement, le redéploiement d’une partie des fonds de la formation professionnelle vers les dispositifs d’accompagnement des créateurs d’entreprise, la baisse des subventions au profit d’autres outils comme les prêts garantis, la mise en place d’une procédure formalisée et financée de « bilans de compétence », la création d’une option « création d’entreprise » au baccalauréat…